Notre critique du tome 1 de « SK8R’S »

Akio, 10 ans, rêve de s’envoler, de trouver comment se libérer de la pression que lui impose sa mère restée seule pour l’élever lui et sa sœur aînée. Lorsqu’il voit, sur le chemin de l’école, un jeune homme voler quelques secondes sur sa planche de skate, il est d’abord tenté de fuir le bonhomme à cause de son look bizarre. Entre ses lunettes de soleil et ses dreadlocks, le gars ne lui inspire pas confiance. Mais il a l’occasion de le revoir en action et quand il se retourne pour lui parler, son visage souriant convainc Akio que ce type est à la fois classe et sympa, qu’il pourrait lui montrer comment voler. Il le baptise « prof » et commence à apprendre le skate avec lui. Mais après quelques jours, son mentor lui annonce son départ pour le business, celui des stars du skate. Il laisse à Akio une paire de baskets et sa planche de skateboard. Se cachant de sa mère qui juge l’activité trop dangereuse et coûteuse en frais médicaux, Akio grandit en apprenant seul, suivant le souvenir des trop rares leçons de son « prof ». A 16 ans, il se débrouille mieux que beaucoup et, grâce à son premier ami fan de skate qui le filme avant de poster ses vidéos, il attire l’attention de skateurs qui visent les pros…

Un manga sur le skateboard, de quoi intriguer même un lecteur peu connaisseur. Le skate est un milieu un peu confidentiel dont le grand public ne connaît que les clichés : sport de casse-cous sans finalité réelle, pratiqué par des voyous ou des gens qui refusent d’entrer dans le moule, par des gens peu fréquentables…
Mais la trame du manga, bien que peu originale, entend clairement mettre à mal ces pseudo-vérités. Le skate sera l’aventure de son jeune héros. Grâce à ce sport, le jeune Akio s’affranchit de l’ambiance familiale sévère.

Il s’entraîne en secret, pendant que sa mère et sa sœur dorment, pour ne pas se voir interdire la pratique d’un sport qu’il aime de plus en plus, qui est sa source de liberté. Solitaire, il consacre son énergie à mettre en pratique les leçons de son prof, avec pour seule idée de maîtriser de mieux en mieux les figures qui sont la base et les défis du skate.
Peu à peu, et parce qu’au lycée, il se fait enfin un ami fan et pratiquant du skate, Akio élargit son horizon, rencontre d’autres skateurs et approche un vrai terrain d’entraînement. Il épate son monde et pourrait bien trouver plus qu’un loisir ou une échappatoire dans la pratique du skate.
Rien de très surprenant dans le développement narratif de ce premier tome dont le plaisir de lecture tient essentiellement à la présentation progressive des différents aspects du skateboard, techniques et culturels. Le personnage d’Akio est sympathique et sa désinvolture en fait un bon héros, sans prétention et voulant apprendre encore et encore. On regrette un peu qu’il n’ait pas plus de caractère.

Le style graphique, plutôt réaliste, rappelle celui de Gamon Sakurai, fin, vivant et efficace, mais Hajime Tojitsuki ne maîtrise pas aussi bien le découpage de l’action, de sorte que certains mouvements destinés à illustrer les figures de skate manquent de fluidité. Cependant la mise en scène est agréable, associe humour et démonstrations sportives, le chara-design est adapté au caractère des personnages, et les arrières plans situent bien chaque scène. Le tout donne un tome qui se lit avec plaisir.

Avec SK8R’S, Kana espère clairement séduire un lectorat de passionnés comme de curieux qui pourraient bien se laisser porter par un récit mettant en valeur le talent d’un vrai skateboarder, qui s’est fait tout seul, avec pour seule règle la quête de liberté.

Verdict : Un Bon Tome !!!