Dessinateur : Kazu Inabe
Scénaristes : Yû Kuraishi et Kengo Mizutani
Éditeur : Pika Édition
Collection : Seinen
Genre : Horreur
Public : + 16 ans
Contenu : 192 pages
Sortie : 3 octobre 2018
Prix : 7,50€
Statut de la série : En cours de publication
Acheter Site officiel
Résumé
« Ié se réveille en sursaut. Ses souvenirs sont flous… Il se rappelle d’un gaz qui se répand dans le bus qui le ramenait chez lui. Où est son ami Kazu ? Et les autres passagers ? Enfermé dans un immense entrepôt, le garçon est entouré de dizaines de corps nus : certains sont congelés et hachés menus, d’autres sont gavés par un étrange liquide addictif… Bientôt, il comprend qu’il est prisonnier d’une ferme industrielle où les humains sont traités en bétail pour nourrir une forme de vie cauchemardesque… »
Notre critique
Dans ce premier volume, l’auteur tend à nous introduire la problématique sur notre alimentation actuelle, ainsi que nos réactions par rapport à cette réalité. Enchainant directement avec de la propagande climatique, les mettant ainsi en lien, nous préparant sans doute à la suite.
Les dessins, rustres sont parfait pour appuyer le scénario horrifique, apocalyptique et lourd de sens. Grace à eux, la peur et le malaise des protagonistes est palpable tout le long de l’histoire. Énorme atout évidemment pour la catégorie d’horreur dans laquelle entre ce manga.

Le mangaka s’amuse franchement à nous perdre dans un tourbillon de sentiments, entre dérangement, curiosité, perplexité et dégout, on ne sait plus que penser de ce que nous lisons. Une incompréhension se pose sur le traitement donné à ces gens, entrainant la première question : pourquoi ? Pourquoi leur faire subir ces choses ? Pourquoi avoir besoin de faire tout cet élevage ? Ensuite vient la deuxième question : pour qui ? Est-ce que l’auteur inverserait-il la situation pour faire de nous des animaux d’élevage ?
Ce manga est brute et à l’apparence simpliste, mais l’est-il vraiment ? Toute cette mise en scène gore sur l’engraissement, la reproduction forcée d’humains ne fait-il pas, au fond, penser à l’industrie de la viande ? À tout ce bétail attendant d’être dégusté par nos soins ? N’est-ce pas le sort qu’on leur réserve jour après jour ? Est-ce que toute ces scènes ne nous font-elles pas réfléchir sur notre degré d’acceptation ? Pourquoi serait-ce intolérable pour nous et pas pour eux ? Ou est-ce juste un prétexte pour mettre des couches et des couches d’horreur ? Toutes ces questions sont donc en suspens en attendant les prochains tomes et la compréhension finale de cette histoire.