Dessinateur : Yoshimurakana
Scénariste : Yoshimurakana
Editeur : Ototo
Collection : Seinen
Genre : Baston, thriller, humour, ecchi
Public : Public averti
Contenu : 208 pages
Sortie : 4 octobre 2019
Prix : 7,99 €
Statut de la série au Japon : En cours de publication, adapté en animé
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Résumé
“Un homme trahi par tous, n’ayant plus la moindre confiance dans le genre humain… Plusieurs petites filles disparaissent les unes après les autres les jours de pluie dans le quartier de Ruruie. La plupart sont retrouvées étranglées avec leurs bottes et leur parapluie à leur côté. Alors que l’enquête piétine, Kuroko entre finalement en scène. Elle parvient rapidement à localiser la cachette du coupable, mais parviendra-t-elle à sauver la dernière proie du mystérieux agresseur ?”
Notre critique
On vient à peine de quitter une enquête que déjà une nouvelle hécatombe se profile dans ce tome 5 de Murciélago.
Il ne faut que quelques pages pour comprendre que ce sera sordide et bien sombre et que, contrairement à ce que suggère la jaquette, la tireuse d’élite rencontrée dans le tome 2 ne sera pas au rendez-vous. Si on excepte les trois dernières pages…
C’est la saison des pluies et Tokyo est engloutie par les averses qu’accompagnent les tristes découvertes de la police. Des corps de fillettes étranglées et abandonnées sans ménagement sont confiés aux bons soins de l’agent Mitsurugi. Celui-ci ne manque pas l’occasion d’appeler Kuroko en renfort. Tandis qu’il se perd en conjecture avec son équipière, Kuroko propose rapidement des conclusions intéressantes.
Un jour passe, deux corps sans vie aussi et une nouvelle disparition mène Kuroko sur la piste du tueur. Avec son étrangeté habituelle, elle n’a pas son pareil pour déstabiliser les policiers. Mitsurugi reste stoïque mais son équipière comme son rival bouillonnent à la perspective de travailler avec l’ancienne tueuse.
Certaines preuves fournissent beaucoup d’informations à Kuroko qui préfère jouer seule pour mieux séduire la maman de la petite disparue. Et oui, notre tueuse n’a d’yeux que pour les belles femmes et tous les moyens sont bons ! Pourtant, il semble que sa bonne volonté dans la recherche du tueur et le sauvetage de sa dernière proie dépasse quelque peu ses aspirations lascives… Qui sait ?
Kuroko étant une meurtrière de choc à nulle autre pareil, elle met rapidement l’accent sur les motivations du tueur et remonte sa piste mieux que n’importe quel policier. Ceux qui dirigent ses actions dans l’ombre le savent-ils ? On s’en doute à la lecture des propos de Mitsurugi.
Mais la traque façon Kuroko n’a aucune considération pour son semblable sanglant. Elle retrouve l’odieux personnage au psychisme malade pour mieux le réduire à néant. L’aide de la facétieuse Hinako n’est pas une surprise mais le recours aux talents de Rinko fait son petit effet ! La fille du tueur en série devenue elle-même assassin, et qui voulait mourir en fin du tome 4, déploie ses talents avec une telle maîtrise que Kuroko n’a plus qu’à donner le coup de grâce. On comprend mieux les raisons qui la poussèrent à préserver cette jeune fille psychologiquement instable… En faire une élève ?
Le final est saisissant, tout se déroule très vite, tant le sauvetage que les attaques sans oublier l’explication/révélation tardive des motivations du tueur.
Entre nouvel assassin psychopathe inquiétant à souhait, manigances d’une Kuroko qui ne peut rien refuser à une belle paire de seins, lutte des services et des égos policiers, ce tome 5 est un régal. L’enquête est palpitante, le suspense actif jusqu’au bout. Kuroko exploite plutôt ses talents d’enquêtrice et laisse la sale besogne à ses émules. Les séquences tragiques s’équilibrent avec le ton comique développé par une Kuroko à contremploi de tous les autres personnages, Hinako exceptée. Agaçante, souriante, obsédée, Kuroko n’en demeure pas moins d’une absolue efficacité qui se fiche de déplaire.
Un aparté rappelle que l’affaire des Roses Vierges n’est pas close. Des filles ont disparu, le commanditaire reste inconnu et les rescapées sont embauchées par Kuroko… De quoi améliorer encore l’influence de notre héroïne sur les affaires policières !
Le dessin demeure d’une égale qualité, seinen jusqu’au bout des traits. Le découpage accentue l’atmosphère narrative voulue, suspense mêlé d’un humour glaçant. Le chara-design des personnages féminin ne brille pas spécialement d’originalité en dehors des protagonistes installés mais celui du tueur vedette de ce tome en jette. Le contraste entre ce bonhomme ridé, menaçant, tout de noir vêtu, aux dents gâtées etc. face à la candide beauté des fillettes kidnappées se suffit à lui-même. Le flegme de Kuroko ne passe pas inaperçu, il s’accentue encore devant certains individus, ce qui renforce la portée du mystère qui l’entoure et de son caractère sur la série.
Entre ombre et clair-obscur, ce tome 5 de Murciélago nous entraîne dans une enquête menée de main de maître par Kuroko, et accentue encore l’étrange coopération dont elle fait l’objet avec la police… Plus rude sera la chute ? Ou la surprise explosive ?